Publié le 15 mai 2024

L’inactivité physique ne représente pas seulement un coût, mais un arbitrage économique majeur pour le Québec, où chaque dollar public doit être optimisé pour un retour sur investissement sanitaire maximal.

  • Les investissements préventifs, comme la prescription d’activité physique, génèrent un retour sur investissement de 5 pour 1.
  • Le choix des infrastructures est crucial : une piscine municipale offre une rentabilité sanitaire supérieure à un aréna grâce à sa polyvalence.

Recommandation : Basculer la stratégie de santé publique d’une logique de couverture des coûts réactifs (médicaments) vers une allocation ciblée sur les investissements préventifs (infrastructures accessibles, programmes inclusifs) les plus rentables.

Le fardeau financier de l’inactivité physique sur le système de santé québécois est une préoccupation croissante, chiffrée à plusieurs milliards de dollars. Chaque année, les contribuables assument les conséquences d’une sédentarité qui se traduit par une pression accrue sur les services hospitaliers et une augmentation des maladies chroniques. Cependant, se limiter à quantifier ce coût serait une erreur d’analyse. Les solutions habituelles, comme la simple promotion de l’exercice ou la mise en place d’incitatifs fiscaux, ne suffisent plus à endiguer le phénomène, car elles ignorent la question fondamentale qui se pose aux décideurs publics.

La véritable problématique est celle de l’arbitrage économique. Face à des ressources limitées, chaque dollar investi doit être alloué de manière stratégique. Le débat ne doit plus porter sur le « pourquoi » investir, mais sur le « où » et le « comment » pour obtenir le meilleur retour sur investissement (ROI) sanitaire. Est-il plus rentable pour la société de financer un nouvel aréna, de subventionner des abonnements en salle de sport, de développer des parcs urbains ou de rembourser des médicaments pour le cholestérol ? Cette analyse propose de dépasser le constat pour entrer dans une logique d’efficience économique.

Cet article décortique, sous l’angle de l’économie de la santé, la rentabilité comparée des différentes options sur la table. Nous examinerons comment un investissement actif dans des infrastructures bien pensées peut transformer une dépense passive en un levier de prospérité collective. L’objectif est de fournir aux citoyens engagés et aux décideurs politiques une grille d’analyse pour faire des choix éclairés, transformant le coût de l’inactivité en une opportunité d’investissement stratégique pour l’avenir du Québec.

Cet article propose une analyse économique rigoureuse des différentes stratégies de promotion de l’activité physique au Québec. Le sommaire ci-dessous vous guidera à travers les arbitrages clés auxquels les décideurs sont confrontés pour maximiser le retour sur investissement de chaque dollar public.

Pourquoi investir dans les parcs réduirait-il l’attente à l’hôpital ?

L’investissement dans les parcs et espaces verts urbains représente l’une des stratégies de santé publique les plus rentables. Il ne s’agit pas d’une simple dépense d’aménagement, mais d’un investissement actif dans la prévention, dont l’impact économique se mesure directement par la réduction de la charge sur le système hospitalier. En offrant un accès gratuit et de proximité à des infrastructures favorisant la marche, la course ou des exercices légers, les municipalités combattent à la source les facteurs de risque liés à la sédentarité. L’inactivité physique engendre des coûts directs considérables, estimés à 3,9 milliards de dollars par an au Canada en soins de santé.

Le mécanisme est simple : chaque personne qui adopte un mode de vie plus actif grâce à ces infrastructures est une consultation médicale, une urgence ou une prescription médicamenteuse potentiellement évitée. L’analyse du retour sur investissement sanitaire est ici éloquente. L’initiative québécoise de prescription d’activité physique par les médecins, qui oriente les patients vers de telles ressources, a démontré qu’un dollar investi en prévention permet d’économiser plus de cinq dollars pour le système de santé. Les médecins rapportent des améliorations notables chez les patients souffrant d’anxiété, de dépression et de maladies chroniques, diminuant d’autant les visites à l’urgence.

Parc urbain québécois avec sentiers de marche et modules d'exercice utilisés par des citoyens de tous âges

Ces espaces deviennent ainsi des extensions du système de soins préventifs. Un parc bien conçu, avec des sentiers éclairés et des modules d’exercice intergénérationnels, n’est pas un luxe, mais une infrastructure de santé publique à haute efficacité. L’arbitrage est clair : financer l’entretien et le développement de ces actifs communautaires est une politique économiquement plus rationnelle que de financer passivement les coûts croissants générés par leur absence.

Comment obtenir le crédit d’impôt pour activités physiques des enfants au Québec ?

Le crédit d’impôt pour les activités physiques des enfants est un outil fiscal conçu pour encourager les familles à inscrire leurs enfants à des programmes sportifs. Au Québec, ce levier permet de déduire une partie des frais engagés. Cependant, son efficacité doit être analysée à l’aune de la réalité socio-économique québécoise. L’un des principaux défis de cette mesure est sa portée : elle bénéficie principalement aux ménages déjà enclins et capables de payer pour de telles activités, tout en ayant un impact limité sur les populations les plus à risque d’inactivité. Ce constat est d’autant plus préoccupant que seulement 77% des ménages québécois pratiquent des activités physiques, le taux le plus bas au Canada.

D’un point de vue économique, la question n’est pas tant de savoir comment obtenir ce crédit, mais plutôt de déterminer si son allocation actuelle maximise le retour sur investissement pour la société. Les données suggèrent que l’impact économique de l’activité physique varie considérablement avec l’âge. Une étude française, transposable dans son principe au contexte québécois, montre qu’une personne de 20-39 ans qui devient active génère une économie annuelle de 840 € pour le système de santé, tandis qu’une personne de 40-74 ans en génère plus de 23 000 €. Cela soulève un point d’arbitrage crucial : le crédit d’impôt, en ciblant les enfants, mise sur une prévention à très long terme, mais néglige potentiellement des gains sanitaires et économiques plus immédiats et massifs auprès des adultes.

L’enjeu pour le gouvernement est donc de repenser cette politique. Plutôt qu’un crédit universel qui subventionne des comportements déjà existants, une approche plus ciblée pourrait être envisagée. Par exemple, des subventions directes ou des programmes gratuits dans les quartiers défavorisés pourraient avoir un coût d’opportunité plus faible et un ROI sanitaire plus élevé. L’analyse politique doit déterminer si l’objectif est d’offrir un allègement fiscal généralisé ou de catalyser un changement de comportement là où il est le plus nécessaire et le plus rentable pour le système de santé public.

Piscine ou Aréna : quel équipement offre le meilleur retour sur investissement santé ?

Lorsqu’une municipalité québécoise doit décider de l’allocation de son budget d’infrastructure sportive, l’arbitrage entre la construction d’une piscine et celle d’un aréna est un cas d’école en économie de la santé publique. À première vue, les deux projets semblent répondre à un besoin communautaire. Pourtant, une analyse rigoureuse du retour sur investissement sanitaire révèle des différences fondamentales. L’enjeu est de choisir l’équipement qui servira le plus grand nombre de citoyens, le plus souvent possible, et avec les bénéfices préventifs les plus larges, surtout quand on sait que moins de 50% des adultes québécois atteignent les 150 minutes d’activité physique hebdomadaire recommandées.

L’analyse comparative met en lumière la supériorité de la piscine comme investissement actif. Sa polyvalence intergénérationnelle est sans égale : elle accueille des bébés nageurs aux aînés en cours d’aquaforme, fonctionnant à l’année. L’aréna, quant à lui, sert une démographie plus restreinte et a une saisonnalité marquée. De plus, les coûts énergétiques liés à la réfrigération intensive d’une patinoire sont considérablement plus élevés que le chauffage modéré d’une piscine.

Vue comparative d'une piscine municipale et d'un aréna au Québec montrant leur utilisation multi-générationnelle

Le tableau suivant synthétise les critères de décision clés pour un élu ou un gestionnaire municipal soucieux d’optimiser les deniers publics.

Comparaison coût-efficacité Piscine vs Aréna
Critère Piscine Aréna
Polyvalence intergénérationnelle 0-99 ans (bébés nageurs aux aînés) 5-75 ans (patinage limité)
Saisonnalité 12 mois/année 8-9 mois/année
Coût énergétique annuel estimé Chauffage modéré Réfrigération intensive
Bénéfices santé préventifs Prévention noyades + cardio Principalement cardio
Accessibilité mobilité réduite Excellente Limitée

En somme, bien que l’aréna réponde à une forte demande culturelle liée au hockey, la piscine représente un choix stratégique supérieur en termes de santé publique. Elle maximise l’accessibilité, la portée démographique et la durée d’utilisation, offrant ainsi un meilleur ROI sanitaire pour chaque dollar investi par le contribuable.

L’erreur de concevoir des programmes sportifs inaccessibles aux familles défavorisées

Une erreur stratégique majeure dans l’allocation des ressources publiques pour le sport est de négliger le facteur de l’accessibilité socio-économique. Concevoir des programmes ou subventionner des activités dont les coûts résiduels (équipement, transport, frais cachés) demeurent un obstacle pour les familles à faible revenu revient à investir dans le vide. Cela crée une situation où les subventions bénéficient à ceux qui en ont le moins besoin, tout en laissant les populations les plus à risque de sédentarité sur la touche. L’inactivité physique n’est pas un problème homogène ; elle est fortement corrélée au statut socio-économique. Ignorer cette réalité, c’est garantir un faible retour sur investissement des politiques mises en place. Le problème est d’une ampleur considérable, une étude publiée dans The Lancet estimant que l’inactivité physique coûte 89 milliards de dollars mondialement chaque année.

L’enjeu est donc de flécher les investissements vers des initiatives qui lèvent activement les barrières financières et logistiques. Un programme peut sembler excellent sur papier, mais s’il se déroule dans un lieu mal desservi par les transports en commun ou s’il requiert un équipement coûteux, son impact réel sera marginal. Comme le soulignent les rédacteurs en chef de la prestigieuse revue The Lancet, le financement est souvent insuffisant car la gravité du problème n’est pas pleinement reconnue.

Les financements restent insuffisants car le problème de l’activité physique n’est pas pris suffisamment au sérieux.

– Dr Richard Horton et Dr Pam Das, Rédacteurs en chef de The Lancet

Un investissement public rentable doit être pensé en termes d’impact marginal : où le prochain dollar dépensé créera-t-il le plus de nouveaux actifs physiques ? La réponse se trouve presque toujours dans les programmes gratuits, de proximité et qui ne nécessitent aucun équipement spécialisé. C’est l’essence même d’une politique de santé publique efficace : non pas offrir des options à ceux qui en ont déjà, mais créer des opportunités pour ceux qui n’en ont aucune.

Plan d’action : Audit d’inclusivité de vos programmes sportifs

  1. Points de contact : Lister tous les canaux de communication (écoles, CLSC, centres communautaires, médias sociaux) pour s’assurer de joindre les familles cibles.
  2. Collecte des coûts totaux : Inventorier tous les coûts pour le participant (inscription, équipement obligatoire/suggéré, transport, repas) et non seulement les frais d’inscription.
  3. Cohérence avec la cible : Confronter les coûts totaux aux revenus médians des quartiers ciblés. Le programme est-il réalistement abordable ?
  4. Barrières non financières : Repérer les obstacles comme les horaires (conflit avec le travail), la langue de communication et l’accès physique (transport en commun).
  5. Plan d’intégration : Établir des priorités pour éliminer les barrières identifiées (ex: créer une banque d’équipement, offrir des options de transport, ajuster les horaires).

Quand les pistes cyclables deviennent-elles rentables pour les commerces locaux ?

L’investissement dans les infrastructures cyclables, souvent perçu sous le seul angle du loisir ou de l’écologie, est en réalité un puissant levier de développement économique local. Une piste cyclable devient rentable pour les commerces de proximité lorsqu’elle cesse d’être une simple voie de transit pour devenir une artère de vie, sécuritaire et connectée au tissu urbain. Le succès du Réseau Express Vélo (REV) sur la rue Saint-Denis à Montréal en est la preuve tangible : une infrastructure bien conçue profite à la fois aux cyclistes, aux piétons et, surtout, aux commerçants. En apaisant la circulation et en créant un environnement agréable, elle incite les usagers à s’arrêter, à flâner et à consommer.

Le retour sur investissement ne se mesure pas seulement en termes de santé, mais aussi en achalandage et en vitalité commerciale. Les données de Montréal sont claires : une augmentation de 20% des déplacements à vélo en un an génère 12 millions de trajets annuels. Ces cyclistes sont des clients réguliers pour les cafés, boulangeries et boutiques qui jalonnent leur parcours. L’investissement dans le réseau cyclable, comme les plus de 30 millions de dollars investis en 2024 pour 33,2 km de nouvelles voies à Montréal, n’est donc pas une subvention au transport, mais un investissement direct dans l’économie de quartier.

La rentabilité est atteinte lorsque trois conditions sont réunies : sécurité, connectivité et densité. Une piste protégée incite des usagers moins téméraires (familles, aînés) à l’emprunter. Un réseau connecté permet de passer d’un quartier à l’autre, élargissant la zone de chalandise. Enfin, une piste traversant une zone commerciale dense crée un cercle vertueux où l’achalandage généré par la piste justifie l’existence des commerces, qui à leur tour rendent le trajet plus attractif. Il s’agit d’un arbitrage gagnant : chaque dollar investi dans le béton d’une piste cyclable sécuritaire génère des retombées multiples, bien au-delà de la simple prévention sanitaire.

Pourquoi 70% des Québécois ont-ils modifié leurs habitudes de loisirs depuis 2 ans ?

La transformation des habitudes de loisirs au Québec, où une large majorité de citoyens a repensé sa pratique d’activités physiques, n’est pas un phénomène anodin mais un indicateur de changements structurels profonds. Cette évolution est principalement dictée par une double tendance : la numérisation de l’entraînement et le repli vers des activités à domicile ou de proximité. Les données canadiennes post-pandémiques montrent que 68% des Canadiens actifs ont intégré des éléments numériques (applications, cours en ligne) dans leurs routines, contre seulement 31% auparavant. Cette migration massive a des conséquences directes sur l’économie du sport et l’allocation des ressources publiques.

L’industrie du fitness, évaluée entre 4,3 et 5,4 milliards de dollars au Canada en 2024, a connu une bifurcation nette. Alors que les revenus des centres de conditionnement physique peinent à retrouver leurs niveaux d’avant la crise, les ventes d’équipements à domicile ont explosé. Cette mutation révèle un nouvel arbitrage des consommateurs : ils privilégient la flexibilité et la commodité de l’entraînement individuel aux contraintes d’un abonnement en salle. Pour les décideurs politiques québécois, cette tendance est un signal fort. Avec un taux de pratique d’activités physiques inférieur à la moyenne canadienne (77% des ménages contre 86% en Colombie-Britannique), la stratégie ne peut plus reposer uniquement sur le financement des grandes infrastructures sportives traditionnelles.

L’enjeu est désormais d’accompagner ce mouvement en soutenant des formes d’activités plus décentralisées et accessibles. Cela pourrait se traduire par des investissements dans l’aménagement de petits parcs de quartier, le développement de circuits d’entraînement extérieurs ou le soutien à des plateformes numériques québécoises. Ignorer cette transformation des comportements serait commettre une erreur d’allocation de ressources, en continuant à financer un modèle que les citoyens délaissent progressivement. La politique de santé publique doit s’adapter à ces nouvelles réalités pour rester pertinente et efficace.

L’erreur de compter uniquement sur les pilules pour gérer le cholestérol

La dépendance quasi-systématique aux solutions pharmacologiques pour gérer des problèmes de santé comme l’hypercholestérolémie représente une erreur stratégique et économique majeure pour le Québec. Cette approche traite les symptômes plutôt que les causes et incarne la notion de dépense passive : on paie pour contenir un problème sans jamais investir pour le résoudre. Le budget de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) illustre bien ce déséquilibre : il représente 21% du budget total de la santé et des services sociaux, une part considérable étant dédiée aux médicaments. Chaque pilule de statine remboursée est un aveu d’échec de la prévention en amont.

L’arbitrage économique est pourtant sans équivoque. Comme le rappelle la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, l’analyse coût-bénéfice est radicalement en faveur de la prévention active.

Comparaison visuelle entre pilules de statines et équipement d'exercice montrant l'alternative préventive

Pour chaque dollar investi en prévention, on permet d’économiser un peu plus de 5 au système de santé.

– Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Initiative de prescription d’activité physique

Ce retour sur investissement de 5 pour 1 démontre l’inefficacité relative de la dépense pharmacologique comparée à l’investissement dans des programmes d’activité physique. Le coût d’opportunité est immense : les milliards dépensés en médicaments pour des conditions évitables sont des milliards qui ne sont pas investis dans la création de pistes cyclables, de parcs ou de programmes sportifs accessibles qui préviendraient l’apparition même de ces pathologies. Le choix politique n’est donc pas entre « rembourser » ou « ne pas rembourser », mais entre « continuer à subir un coût exponentiel » ou « investir pour le réduire drastiquement à la source ».

À retenir

  • L’enjeu n’est pas le coût de l’inactivité, mais le retour sur investissement des solutions pour y remédier.
  • Les infrastructures de proximité (parcs, pistes cyclables) offrent un ROI sanitaire et économique supérieur aux grands équipements spécialisés.
  • Une politique efficace doit passer d’une logique de dépense passive (médicaments) à une logique d’investissement actif (prévention) et s’assurer que les programmes atteignent les populations les plus vulnérables.

Comment l’engouement pour le plein air transforme l’économie des régions québécoises ?

L’engouement récent pour le plein air, amplifié par les nouvelles habitudes post-pandémiques, ne se limite pas à un simple changement de style de vie ; il est en train de remodeler en profondeur l’économie des régions du Québec. Cette transformation s’opère via un double mouvement : une demande accrue pour un tourisme de proximité axé sur la nature et une relocalisation de l’économie du loisir, du centre urbain vers la périphérie et les zones rurales. L’explosion du marché du fitness numérique, qui devrait atteindre 11,9 milliards de dollars au Canada en 2024, n’est que la partie visible d’une tendance où les individus recherchent des expériences authentiques et accessibles, souvent à quelques kilomètres de chez eux.

Les régions qui savent capitaliser sur leurs atouts naturels (parcs nationaux, sentiers, cours d’eau) voient émerger une nouvelle économie touristique, plus résiliente et moins saisonnière. Le développement d’infrastructures comme le réseau cyclable 4 saisons de Montréal et ses extensions vers les parcs-nature (Bois-de-Saraguay, futur Grand parc de l’Ouest) illustre cette stratégie. Ces projets ne créent pas seulement des loisirs pour les résidents, ils deviennent des pôles d’attraction qui génèrent une activité économique continue pour les hébergements, la restauration et les services locaux.

Ce phénomène représente un arbitrage territorial. Les régions qui investissent dans la qualité et l’accessibilité de leur offre de plein air attirent non seulement des touristes, mais aussi de nouveaux résidents et des travailleurs à distance, en quête d’une meilleure qualité de vie. Le retour sur investissement de ces infrastructures se mesure donc à la fois en termes de santé publique, en encourageant l’activité physique, et en termes de développement économique durable, en créant des emplois et en augmentant l’attractivité territoriale. L’avenir économique de nombreuses régions québécoises se joue aujourd’hui sur leur capacité à transformer leur capital naturel en un moteur de prospérité.

En définitive, l’analyse économique démontre que la lutte contre l’inactivité physique au Québec doit être perçue non comme un centre de coût, mais comme un portefeuille d’investissements. Pour maximiser la santé de la population et optimiser les finances publiques, l’étape suivante pour les décideurs est d’adopter systématiquement une grille d’analyse basée sur le retour sur investissement, favorisant les projets à haute portée préventive et à forte inclusivité sociale.

Rédigé par Geneviève Morrow, Psychopédagogue et consultante en développement sportif jeunesse, Geneviève intervient auprès des clubs, des écoles et des parents. Elle est experte en conciliation sport-études et en littératie physique.